Invité par Jeune Afrique ce semedi 9 avril 2022, pour décrypter les actualités africaines et internationales, le diplomate algérien, Saïd Djinnit a jeté un regard sans complaisante sur le déroulement de la transition en Guinée.
L’ancien représentant spécial du secrétaire général des nations unies pour l’Afrique de l’ouest “note qu’il n’y a pas de visibilité quant à la transition, pas de feuille de route. L’équipe au pouvoir semble vouloir se pérenniser. Ce régime militaire est une mauvaise solution à un vrai problème. Pour moi, la transition doit être la plus courte possible” .
Depuis son avènement au pouvoir le 5 septembre 2021, la junte n’a toujours pas élaboré son chronogramme pour déterminer la durée de la transition, selon elle, il faut assez de temps pour renforcer les institutions du pays. Sur la question, Saïd Djinnit tranche.
“Je n’accepte pas cet argument. Pourquoi ce travail ne pourrait pas être fait par un président élu ? Ce n’est pas la vocation de l’armée de traiter ces questions éminemment politiques. C’est aux partis, à la société civile, d’activer ce genre de réformes. Le cas contraire revient à prendre la démocratie en otage”.
Pour l’ancien médiateur inter guinéen en 2013, il faut la désignation d’un facilitateur international, comme l’a souhaité l’ancien parti au pouvoir, car selon lui, les militaires cherchent à se maintenir au pouvoir le plus longtemps que possible. Sinon, “vous faites un coup d’État, et vous voulez créer vous-même les conditions pour qu’il n’y ait plus jamais de coup d’État dans votre pays ? C’est le serpent qui se mord la queue. Un non-sens politique”, a laissé entendre le diplomate algérien.
Alseny Dine Camara