La récente décision du gouverneur de la région administrative de Labé, le colonel Robert Soumah, a suscité des réactions vives et des préoccupations parmi les autorités locales et la population. En effet, il a approuvé la nomination de Monsieur Amadou Dian Bah en tant que président par intérim du conseil de quartier de Compaya, malgré l’interdiction formelle émise par le Ministre de l’Administration du Territoire et de la Décentralisation (MATD). Cet article examine les implications de cette nomination, le contexte dans lequel elle s’inscrit, et les réactions qu’elle a suscitées.
Contexte de la Nomination
La nomination d’Amadou Dian Bah est survenue dans un climat de tensions politiques et sociales. Le Ministre MATD avait précédemment émis une décision officielle interdisant la nomination de ce dernier à un poste de responsabilité au sein du conseil de quartier. Ce refus reposait sur des considérations liées à la gouvernance locale et à la nécessité d’assurer une représentativité équitable au sein des instances de décision.
Cependant, le gouverneur Soumah a décidé de passer outre cette interdiction, affirmant qu’il était essentiel de renforcer la gouvernance locale et de répondre aux besoins spécifiques de la communauté de Compaya. En conséquence, le président de la délégation spéciale de Labé, Thierno Ibrahima Diallo, a procédé à la remise officielle du cachet et de la décision à Amadou Dian Bah, en présence de trois chefs de secteur et du porte-parole des présidents des conseils de quartiers de la commune urbaine de Labé.
Les Réactions des Autorités et de la Population
La décision du gouverneur a provoqué une onde de choc au sein des autorités administratives et politiques. Plusieurs acteurs ont exprimé leur désaccord, arguant que cette nomination contournait les règles établies par le MATD. Des responsables politiques ont critiqué la décision du gouverneur pour avoir agi sans tenir compte des décisions supérieures, ce qui pourrait créer un précédent dangereux en matière de gouvernance locale.
Du côté de la population, les avis sont partagés. Certains soutiennent la décision du gouverneur, estimant qu’elle répond à un besoin de renouveau et de dynamisme au sein du conseil de quartier. D’autres, en revanche, voient dans cette nomination une menace pour la stabilité administrative et un potentiel source de conflit entre les différentes autorités locales.
Les Implications de la Décision
L’acceptation de la nomination d’Amadou Dian Bah pourrait avoir des conséquences significatives sur la gestion des affaires locales à Labé. D’une part, cela pourrait renforcer la confiance des citoyens envers leurs représentants, si la nouvelle présidence parvient à répondre efficacement aux besoins de la communauté. D’autre part, cela risque également d’intensifier les tensions entre le MATD et le gouverneur, sapant ainsi l’autorité des institutions centrales.
Cette situation met en lumière la complexité de la gouvernance en Guinée, où les décisions administratives peuvent parfois être influencées par des intérêts politiques ou des pressions communautaires. Il devient essentiel de veiller à ce que les processus de nomination soient transparents et respectent les lois en vigueur pour éviter toute dérive.
La nomination d’Amadou Dian Bah en tant que président par intérim du conseil de quartier de Compaya, malgré l’interdiction du MATD, pose des questions cruciales sur la gouvernance locale et le respect des décisions administratives. Alors que le gouverneur de Labé défend son choix comme un acte de dynamisme et de responsabilité, les tensions qui en résultent pourraient avoir des répercussions à long terme sur l’administration publique en Guinée. L’avenir de cette nomination dépendra de la capacité des différentes parties prenantes à dialoguer et à trouver un terrain d’entente, afin d’assurer une gouvernance efficace et respectueuse des règles établies.
MB Baldé Pour C24News.Info