Suite à l’interdiction du port de cagoule sur l’ensemble du territoire guinéen, la ville de Labé a été le théâtre de réactions diverses, notamment parmi les conducteurs de taxi-motos. Cette décision, qui vise à renforcer la sécurité publique, a suscité des opinions contrastées chez les acteurs du secteur des transports. Alors que certains voient cette mesure comme une nécessité, d’autres y perçoivent une atteinte à leur liberté et à leur sécurité personnelle.
Contexte de l’Interdiction
L’interdiction du port de cagoule a été instaurée par les autorités dans le but de lutter contre la criminalité et d’améliorer la sécurité des citoyens. La cagoule, souvent associée à des activités illégales, a été vue comme un symbole de menace pour la sécurité publique. Les autorités estiment qu’en interdisant ce vêtement, elles pourront mieux identifier les individus dans l’espace public et dissuader les comportements criminels.
Dans ce contexte, les conducteurs de taxi-motos, qui jouent un rôle essentiel dans le transport urbain à Labé, sont directement concernés par cette décision. En effet, leur profession les expose souvent à des situations où la protection de leur identité est cruciale, surtout en période d’insécurité.
Réactions des Conducteurs de Taxi-Motos
Les réactions des conducteurs de taxi-motos à Labé se divisent en deux camps principaux. D’un côté, certains soutiennent la mesure, tandis que d’autres expriment des réserves quant à son efficacité et son impact sur leur sécurité.
Support à l’Interdiction
Pour certains conducteurs, l’interdiction du port de cagoule est un pas dans la bonne direction. Ils estiment que cela permettra de créer un climat de confiance entre les usagers et les conducteurs. « En enlevant la cagoule, nous montrons que nous sommes des professionnels et que nous n’avons rien à cacher. Cela rassure nos clients », explique l’un d’eux.
De plus, plusieurs conducteurs soulignent que cette mesure pourrait aider à réduire les actes de banditisme. « Les voleurs utilisent souvent des cagoules pour dissimuler leur identité. En éliminant cette possibilité, nous pouvons diminuer la criminalité », ajoute un autre conducteur. Ils voient également cela comme une opportunité d’améliorer l’image de leur profession.
Réserves et Inquiétudes
Cependant, d’autres conducteurs de taxi-motos ne cachent pas leur inquiétude face à cette interdiction. Pour eux, la cagoule représente une forme de protection personnelle, notamment dans un contexte où la sécurité est précaire. « Nous travaillons souvent tard dans la nuit et nous avons besoin de nous protéger. La cagoule nous aide à rester discrets et à éviter d’être identifiés par des personnes malveillantes », affirme un conducteur, visiblement préoccupé.
Ces conducteurs craignent également que cette mesure ne soit pas appliquée de manière uniforme et qu’elle crée des tensions avec les forces de l’ordre. « Nous redoutons des abus. Si un agent de police ne nous reconnaît pas, il pourrait nous verbaliser simplement parce que nous portons un casque qui ne nous couvre pas entièrement », souligne un autre membre de la communauté des taxi-motos.
Appels à la Sensibilisation et à l’Engagement
Face à cette situation, plusieurs conducteurs appellent à un dialogue constructif avec les autorités. Ils souhaitent que des solutions alternatives soient trouvées pour garantir leur sécurité tout en répondant aux préoccupations des pouvoirs publics. « Nous avons besoin de plus de sensibilisation sur la sécurité. Peut-être des sessions de formation sur la manière de se comporter en toute sécurité dans notre métier », propose l’un d’eux.
Ils suggèrent également que les autorités prennent des mesures pour améliorer la sécurité dans les quartiers à risque, afin que les conducteurs ne ressentent pas le besoin de se cacher derrière une cagoule pour se protéger.
L’interdiction du port de cagoule à Labé soulève des enjeux complexes touchant à la sécurité, la confiance et la liberté individuelle. Les réactions des conducteurs de taxi-motos révèlent des inquiétudes légitimes et des souhaits d’engagement constructif avec les autorités. Alors que certains voient dans cette mesure une avancée pour la sécurité publique, d’autres insistent sur le besoin de protections alternatives dans un environnement où la criminalité demeure une préoccupation. L’avenir de cette interdiction dépendra de la capacité des autorités à écouter les préoccupations des conducteurs et à instaurer un dialogue qui favorise la sécurité de tous.
Souleymane Diallo Labé Pour C24News.info