Depuis plus de deux mois, la région administrative de Labé traverse une période de stagnation dans un domaine crucial de la gouvernance locale : l’installation des chefs de quartier et des présidents de districts. Composée de cinq préfectures (Labé, Tougué, Koubia, Mali et Lelouma), la région semble être dans une impasse. Bien que les préfectures aient déposé les listes des candidats pour ces postes auprès des autorités locales, notamment la préfecture de Labé qui regroupe 13 sous-préfectures, et la commune urbaine de Labé, qui compte 28 quartiers, l’installation n’a toujours pas eu lieu. Un blocage au niveau du gouvernorat retient l’ensemble du processus, ce qui inquiète vivement la population locale.
Alors que la capitale Conakry a terminé son installation des chefs de quartier, la situation semble radicalement différente à Labé où les autorités administratives et les citoyens attendent des réponses. La population commence à s’interroger sur les raisons de ce retard et sur les obstacles qui empêchent la mise en place effective des responsables locaux. Selon des sources locales, des rumeurs circulent, et la situation semble marquée par des négociations interminables, voire des préoccupations concernant la validité des listes soumises.
Le Contexte Administratif de Labé
La région de Labé est l’une des plus vastes et des plus peuplées de la Guinée, et sa structure administrative est relativement complexe. La préfecture de Labé regroupe 13 sous-préfectures : Garambé, Hafia, Kouramangui, Dara Labé, Tountouroun, Sannoun, Taran, Kalan, Noussy, Popodara, Dalein, Dionfo et Diari. Ces sous-préfectures ont, chacune, soumis leurs listes des districts à travers leurs présidents de délégations spéciales au niveau de la préfecture. La commune urbaine de Labé, quant à elle, se compose de 28 quartiers, et les représentants de ces quartiers ont également déposé leurs listes au niveau du président de la délégation spéciale de Labé.
Ainsi, toutes les listes des quartiers et des districts de la préfecture de Labé ont été envoyées au gouvernorat depuis plus de 30 jours. Pourtant, aucune installation n’a eu lieu. Ce retard est d’autant plus inquiétant que dans d’autres régions du pays, notamment à Conakry, l’installation des autorités locales a déjà été achevée, et la population commence à exprimer de vives inquiétudes sur ce qui semble être un traitement distinct.
Une Situation Incompréhensible pour la Population de Labé
L’absence d’une réponse claire de la part du gouvernorat de Labé provoque une inquiétude grandissante parmi la population. Les citoyens s’interrogent sur les raisons de ce retard inexplicable, surtout dans un contexte où la plupart des régions ont terminé l’installation de leurs chefs de quartier et présidents de districts. La lenteur du processus est perçue comme une sorte de dysfonctionnement administratif. La question qui se pose est simple : pourquoi Labé, qui a régularisé sa liste, reste-t-elle bloquée, contrairement aux autres régions ? Les habitants de Labé, en particulier, se demandent pourquoi la ville semble être à l’écart du reste du pays en ce qui concerne l’installation de ses responsables locaux.
Le manque de communication autour de ce blocage renforce cette frustration. Aucun responsable n’a expliqué publiquement les raisons de ce retard. Certains évoquent même la possibilité que ce retard soit lié à des négociations internes, tandis que d’autres parlent de la présence de listes fictives parmi les candidats. Les citoyens sont donc laissés dans l’incertitude, avec peu d’informations sur l’évolution du processus.
Il parait les Négociations en Cours : Un Facteur de Blocage
Une des principales hypothèses concernant ce retard est la lenteur des négociations internes. Selon plusieurs sources locales, des discussions seraient en cours au niveau du gouvernorat et des autorités administratives de la préfecture de Labé. Il semble que ces négociations concernent la validité des listes soumises, avec des divergences sur certains candidats. Des rumeurs circulent à propos de la présence de noms fictifs ou de candidats non validés par la population locale.
Cela soulève un problème de transparence et de confiance dans le processus. Si des listes ne sont pas acceptées par les autorités locales, cela peut expliquer le retard. Toutefois, le manque d’information officielle sur la nature exacte des désaccords rend cette hypothèse difficile à confirmer. Les citoyens ont donc l’impression que le gouvernorat ne prend pas suffisamment en compte leur droit à une gestion locale transparente et efficace.
D’autres sources avancent que certains responsables locaux pourraient avoir des intérêts personnels ou politiques dans le processus, ce qui compliquerait davantage les négociations. Ces tensions internes, couplées à une possible méfiance entre certaines autorités locales et le gouvernorat, ralentiraient considérablement l’installation des nouveaux responsables.
Une autre explication fréquemment évoquée pour justifier ce retard est l’existence de « listes fictives » parmi les candidatures déposées. Ce terme fait référence à des personnes inscrites sur les listes qui, en réalité, n’ont pas été choisies ou validées par les communautés locales. Il est possible que certaines de ces listes aient été fabriquées pour répondre à des intérêts politiques, ou même personnelles, ce qui compliquerait leur validation. Dans un tel contexte, le gouvernorat de Labé pourrait avoir du mal à valider ces listes sans une vérification approfondie, retardant ainsi l’installation des nouveaux responsables.
Les autorités locales ont toutefois l’obligation de régulariser ces situations et de garantir la transparence dans le processus de sélection. La présence de telles anomalies sur les listes ne devrait pas être un frein à l’installation, mais plutôt un motif pour améliorer les contrôles et accélérer le processus de validation.
Les Conséquences pour la Gestion Locale et la Démocratie
L’absence d’une installation rapide des chefs de quartier et des présidents de districts à des conséquences directes sur la gestion locale et le bon fonctionnement de la démocratie au niveau de la base. Ces responsables locaux jouent un rôle clé dans la gestion quotidienne des quartiers et des districts. Ils sont chargés de représenter la population, de résoudre les conflits locaux, de garantir la distribution équitable des services et de veiller à l’application des décisions gouvernementales à l’échelle locale.
En l’absence de ces figures de proue, la gouvernance locale devient chaotique, et les habitants sont laissés sans interlocuteurs pour répondre à leurs préoccupations. Cela peut entraîner un désengagement de la population vis-à-vis des institutions publiques et une perte de confiance dans le système administratif. Les citoyens de Labé ont donc tout à fait raison de se sentir frustrés et inquiets face à cette situation.
L’Attente Douloureuse dans les Autres Préfectures de la Région
La situation n’est pas seulement problématique à Labé. En effet, les préfectures voisines de Labé, telles que Tougué, Koubia, Mali et Lelouma, restent-elles aussi dans l’attente. Cependant, la situation semble moins tendue dans ces régions, bien que les populations y fassent également face à une attente prolongée. Les autorités locales, tout comme celles de Labé, restent silencieuses, et aucune explication publique n’a été fournie sur les raisons de ce retard général dans la région. Les habitants, de ces préfectures, comme ceux de Labé, sont dans une position où ils n’osent pas s’interroger publiquement, de peur de créer des tensions supplémentaires.
Un Appel à la Transparence et à l’Efficacité Administrative
L’attente prolongée de l’installation des chefs de quartier et des présidents de districts dans la région de Labé soulève des interrogations légitimes et des frustrations parmi la population. Alors que d’autres régions, y compris la capitale Conakry, ont déjà achevé ce processus, la situation à Labé semble marquée par une lenteur inexplicable. Le retard semble être lié à des négociations internes sur la validité des listes et, potentiellement, à des irrégularités dans certaines candidatures. Il est essentiel que les autorités de Labé et du gouvernorat communiquent clairement sur les raisons de ce blocage et prennent les mesures nécessaires pour régulariser la situation rapidement.
La population a droit à la transparence et à une gestion locale efficace, et il est urgent que les autorités prennent les décisions nécessaires pour installer les responsables locaux afin d’assurer la stabilité administrative et renforcer la confiance des citoyens dans les institutions publiques.
M Bachir Baldé Pour C24News.info