Le climat socio-économique en Guinée est marqué par des tensions croissantes, souvent exacerbées par des abus de pouvoir et des actions répressives des forces de l’ordre. Un récent événement à Mamou, où une manifestation a été déclenchée suite à une interpellation policière, met en lumière les préoccupations croissantes des jeunes face à la corruption et à l’oppression. Cet article explore les circonstances entourant la mobilisation des jeunes pour le contrôle de vignette, les abus constatés et les implications de cette situation sur le tissu social guinéen.
Le 25 novembre 2024, une opération de contrôle routier menée par la police à Mamou a déclenché une série d’événements qui ont conduit à une forte mobilisation des jeunes de la localité. Les autorités étaient initialement dans leur droit de vérifier la conformité des documents, notamment la vignette, qui est essentielle pour la circulation des motards. Cependant, une fois que les papiers du jeune motard ont été jugés complets, la situation a pris une tournure inattendue et troublante.
En effet, selon les témoignages recueillis sur place, les agents de police ont demandé au motard une somme d’argent pour lever un barrage. Devant cette situation de corruption manifeste, le jeune homme a refusé de céder à cette demande jugée illégale et contraire aux principes de justice. Cette décision, bien que louable, a entraîné une réaction brutale de la part des agents, qui ont alors confisqué sa moto et l’ont conduite à leur base.
La confiscation de la moto a servi de catalyseur pour les autres jeunes de Mamou, qui, indignés par ce qu’ils percevaient comme un abus d’autorité, ont décidé de se mobiliser. La colère est rapidement montée, et, armés de slogans et de chants, les manifestants ont exigé la restitution de la moto de leur camarade. Les jeunes, par ce geste collectif, ont non seulement exprimé leur solidarité avec le motard, mais également leur volonté de lutter contre la corruption et les abus des forces de l’ordre.
La manifestation a non seulement attiré l’attention des médias locaux, mais aussi celle de la population qui a commencé à s’interroger sur les pratiques de la police. Ce mouvement a révélé un ras-le-bol général face à des situations similaires où les droits des citoyens sont bafoués par ceux censés les protéger.
Cet épisode à Mamou fait écho à un problème plus vaste qui gangrène la société guinéenne : le manque de confiance dans les institutions publiques et la perception généralisée de la corruption. Les manifestations, bien que souvent perçues comme des actes de désespoir, représentent un cri de ralliement pour des jeunes qui aspirent à un changement et à une justice équitable. Les revendications des jeunes de Mamou pourraient s’étendre au-delà du simple retour de la moto, réclamant ainsi une réforme plus générale des pratiques policières et une amélioration de la transparence au sein des institutions.
La mobilisation des jeunes les encourage également à prendre conscience de leur pouvoir collectif et de leur voix dans le cadre d’une société démocratique. En unissant leurs forces, ils envoient un message clair aux décideurs : ils refusent d’accepter la corruption et exigent un traitement juste et équitable.
La manifestation à Mamou souligne à quel point la lutte contre la corruption et les abus de pouvoir est essentielle pour le développement d’une société juste et équitable en Guinée. Les jeunes, en se levant pour défendre les droits d’un de leurs camarades, montrent qu’ils ne sont pas prêts à rester silencieux face à l’injustice. Cette mobilisation pourrait ouvrir la voie à des changements significatifs dans la manière dont la police interagit avec la population et renforcer ainsi la lutte pour la transparence et la justice. Les événements de Mamou rappellent que, même dans les moments difficiles, la solidarité et la mobilisation citoyenne peuvent conduire à un changement positif et durable.
M Bachir Balde Pour c24news.info