Contexte de la condamnation et la position du Modèl
Le 8 janvier 2025, lors d’une conférence de presse très suivie, le mouvement social et politique Le Modèl a exprimé son désaveu catégorique suite à la condamnation récente du président de parti Modèl, M. Aliou Bah. Accusé de diverses infractions lors d’un procès très médiatisé, Aliou Bah a été condamné à une peine deux ans de prison, une décision qui a suscité une vague de réactions au sein de l’opinion publique guinéenne, notamment parmi ses partisans et les membres de son mouvement.
Le Modèl est un regroupement d’associations et de personnalités politiques qui milite pour la justice sociale, la bonne gouvernance et le respect des droits de l’homme en Guinée. Selon les membres du mouvement, la condamnation d’Aliou Bah serait « arbitraire », « injuste » et « politique ». Ils estiment que cette décision s’inscrit dans un cadre de répression systématique de la liberté d’expression et de l’opposition politique en Guinée.
Lors de la conférence de presse, le porte-parole du Modèl M. Mohamed Souleymane, a déclaré que cette condamnation visait à « museler les voix dissidentes » et à « réduire au silence ceux qui osent dénoncer les abus de pouvoir ». Selon lui, cette situation est la preuve d’une dérive autoritaire du régime actuel, et le cas d’Aliou Bah en est un exemple flagrant.
Les actions de protestation et la mobilisation à venir
En réponse à cette condamnation qu’ils jugent injuste, les membres du Modèl ont annoncé qu’ils organiseraient des sit-ins dans plusieurs villes du pays, y compris à Conakry, la capitale, ainsi que dans les grandes villes de l’intérieur du pays. Ces manifestations, prévues pour les jours à venir, ont pour but d’attirer l’attention de l’opinion publique et des institutions internationales sur ce qu’ils considèrent comme une violation des droits de l’homme et un abus de pouvoir.
Le porte-parole a précisé que les sit-ins seraient pacifiques, mais que le Modèl ne reculera pas tant que la justice ne sera pas rendue et que M. Aliou Bah ne sera pas libéré. « Nous appelons tous les citoyens, toutes les organisations de la société civile, et toutes les personnes attachées à la justice à se joindre à nous. Ce combat est celui de tous ceux qui croient en un avenir où la justice prime sur les intérêts personnels et politiques », a-t-il martelé.
Parallèlement, les membres du mouvement ont annoncé qu’ils entameraient des démarches auprès des instances judiciaires pour contester la décision rendue contre Aliou Bah. Ils ont insisté sur le fait que le procès n’avait pas été équitable et qu’il y avait eu de nombreuses irrégularités dans le déroulement de l’enquête et de la procédure judiciaire.
Réactions de la société civile et perspectives à long terme
La société civile se divise
La condamnation d’Aliou Bah et les protestations qui en ont découlé ont également suscité des réactions diverses au sein de la société civile guinéenne. Tandis que certains acteurs politiques et organisations de défense des droits de l’homme ont apporté leur soutien au mouvement Le Modèl de Justice, d’autres estiment que la situation est plus complexe. Certains observateurs pointent du doigt les actions passées de M. Aliou Bah et son rôle dans la scène politique guinéenne, arguant que la condamnation pourrait être liée à des faits de corruption ou d’autres infractions graves.
Cependant, ces points de vue minoritaires n’ont pas freiné la détermination du Modèle à poursuivre son combat. D’autres voix au sein de la société civile, y compris des avocats et des experts juridiques, ont dénoncé les atteintes à la liberté d’expression et les violations de la procédure judiciaire dans le cadre de ce procès, soulignant qu’il ne s’agissait pas seulement d’une affaire individuelle, mais d’une question de principe pour la démocratie guinéenne.
Les attentes du parti Modèl et l’appel à l’action internationale
Dans le cadre de cette mobilisation, le Modèl a également fait appel à la communauté internationale, en particulier aux organisations de défense des droits de l’homme comme Amnesty International et Human Rights Watch, afin qu’elles surveillent de près la situation. Le mouvement appelle également les ambassades étrangères à intervenir pour faire pression sur le gouvernement guinéen afin de garantir un procès équitable pour Aliou Bah et d’autres opposants politiques.
Les dirigeants du Modèl ont enfin rappelé qu’ils ne se contenteraient pas de simples actions de protestation sur le terrain. Si aucune réponse favorable n’était donnée dans les semaines à venir, ils envisageraient d’étendre leur mobilisation à un niveau plus large, avec des manifestations nationales et internationales. Ils ont aussi évoqué la possibilité de recourir à des moyens juridiques internationaux pour obtenir réparation et demander la révision du jugement.
Un combat pour la justice et la démocratie
Cette condamnation a donc ouvert un nouveau chapitre de tensions politiques en Guinée. Le Modèl semble déterminé à ne pas se laisser intimider et continue de défendre ses principes d’équité, de liberté d’expression et de lutte contre les abus de pouvoir. Les jours à venir s’annoncent cruciaux pour la société guinéenne et la gouvernance du pays. Dans un climat politique tendu, l’issue de ce conflit pourrait avoir des répercussions importantes sur la stabilité sociale et politique en Guinée, tout en soulignant l’importance d’un système judiciaire véritablement indépendant et transparent.
Les sit-ins prévus par le Modèl auront un double rôle d’une part, protester contre ce qu’ils considèrent comme une injustice flagrante, et d’autre part, mobiliser la société civile et les institutions internationales pour défendre la primauté de la justice et des droits humains en Guinée.
Hadja Djeinabou Pour c24news.info