Le célèbre journaliste présentateur et ècrivain guinéen , Yamoussa sidibé a mis ce jour de la célébration du 64 eme anniversaire de l’indépendance du pays à profit, pour revenir sur les exigences de la révolution à Fria .C’est sur sa page facebook que l’ancien directeur général de la RTG a publié ce dimanche 2 Octobre 2022 l’extrait de son ouvrage intitulé « Dire le temps qui passe » .
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L’élection du secrétaire fédéral du parti avait été houleuse. Mody Yaya Diallo l’avait finalement emporté et ce soir, il animait un meeting à la Maison du peuple de Fria dont la construction venait d’être achevée. Devant des élèves, des lycéens et des militants, il rappelait les exigences de la Révolution. Il expliquait l’obligation pour chacun de mettre la Révolution au-dessus de tout, même de sa famille. « Si un ennemi de la Révolution est dans votre famille, il faut avoir le courage de le dénoncer. L’agression portugaise a eu lieu parce qu’il y avait des complices parmi nous. Les ennemis de la Révolution ne sont pas nos frères, ils ne méritent aucune pitié »
Quelques jours après, les élèves de l’école primaire de Katouroun arrêtèrent un passant qui ne s’était pas recueilli pendant la cérémonie de descente des couleurs nationales. Ils le traînèrent jusqu’au mât où ils entreprirent de le pendre. Il fallut l’intervention dare-dare du directeur de l’école pour éviter le châtiment au pauvre homme. Le lendemain, tous les membres du bureau fédéral se retrouvèrent dans cette école pour féliciter et encourager l’ardeur révolutionnaire des élèves. Sur-le-champ, la décision fut prise de baptiser l’établissement : Ecole primaire du 22 Novembre. À Fria, tout le monde parlait de la ferveur révolutionnaire des élèves de Katouroun. Dans notre école, à Sabèndè, nous en étions frustrés. Pendant longtemps, nous marchions chacun avec une corde, bien déterminés à pendre le premier passant qui ne respecterait pas la montée ou la descente des couleurs nationales. Il n’était pas question d’accepter que des élèves d’une petite école comme Katouroun nous ravissent le flambeau de la Révolution. Les enseignants se mirent eux aussi à la tâche pour nous expliquer qu’entre l’individu et la société, il faut choisir la seconde : « Sans la société, l’individu n’existe pas. Le responsable suprême de la Révolution nous enseigne que l’individu doit être au service de la société ou disparaître ».
Extrait de ‘’Dire le temps qui passe’’,
à paraître bientôt.