Évaluation des Partis Politiques en Guinée : 54 Partis Suspendus et 53 Dissouts

Le rapport final d’évaluation des partis politiques en Guinée, rendu public le 28 octobre 2024, a révélé des mesures drastiques à l’égard du paysage politique national. Sur un total de 67 partis examinés, 54 ont été suspendus pour une durée de trois mois, tandis que 53 autres ont été déclarés dissouts. Ce processus d’évaluation, qui vise à assainir le système politique, a des conséquences significatives pour les partis en activité, affectant notamment des formations historiques et influentes.

Détails des Décisions

L’évaluation a abouti à la suspension de plusieurs partis notables, parmi lesquels :

  • UFD de Badiko
  • PDG RDA de Oyé
  • PUP, ancien parti au pouvoir de Fodé Bangoura
  • NGR de Abé Sylla
  • Génération citoyenne de Fodé Mohamed Soumah

Ces partis doivent cesser toutes leurs activités à compter de la date de signature de l’arrêté. Pour éviter la dissolution, ils sont tenus de se mettre en règle auprès des autorités compétentes dans un délai imparti.

D’autre part, 53 partis ont été dissouts, ce qui signifie qu’ils ne peuvent plus exercer d’activités politiques. Cette décision marque une étape importante dans le renouvellement du paysage politique guinéen.

Les Partis Sous Observation

Parmi les partis examinés, 67 ont été placés sous observation pendant trois mois, dont plusieurs acteurs majeurs de la scène politique, tels que :

  • RPG Arc-en-Ciel
  • UFDG
  • BL (Bloc Libéral)
  • PEDN (Parti de l’Engagement et du Développement National)
  • PADES (Parti des Démocrates pour l’Espoir)
  • UFR (Union des Forces Républicaines)

Ces partis peuvent continuer à fonctionner, mais doivent impérativement se conformer aux exigences réglementaires dans un délai de trois mois. À défaut, ils pourraient être soumis à la même mesure de suspension que leurs homologues.

Conséquences et Implications

Les conséquences de ces décisions sont multiples et portent un impact profond sur la dynamique politique en Guinée :

  1. Dissolution des Partis : Les partis dissouts ne peuvent plus participer à la vie politique. Cela crée un vide qui pourrait affecter la représentation politique et la pluralité des idées.
  2. Suspension des Activités : Les partis suspendus doivent impérativement rectifier leur situation administrative pour éviter des conséquences plus sévères. Cela peut engendrer des tensions internes et des divisions, alors que les dirigeants tentent de naviguer dans cette crise.
  3. Observation Renforcée : Les partis sous observation doivent redoubler d’efforts pour se conformer aux exigences légales. Ce processus peut favoriser un assainissement du paysage politique, mais peut également engendrer un climat de méfiance et de pression sur les formations politiques concernées.

Perspectives d’Avenir

Le rapport mentionne que 37 autres partis politiques doivent encore être évalués, ce qui pourrait entraîner d’autres changements dans la structure politique guinéenne. L’évolution de cette situation dépendra largement de la capacité des partis à répondre aux exigences établies par les autorités.

L’assainissement du paysage politique guinéen est une étape cruciale pour renforcer la démocratie et favoriser un environnement politique sain. Toutefois, il est essentiel que ce processus soit accompagné d’un dialogue constructif et inclusif entre les différentes forces politiques, afin de garantir la stabilité et la représentativité.

L’évaluation des partis politiques en Guinée, avec la suspension de 54 formations et la dissolution de 53 autres, marque un tournant significatif dans la dynamique politique du pays. Les partis sous observation doivent faire preuve de diligence pour éviter des conséquences néfastes, alors que la communauté politique dans son ensemble est appelée à se réorganiser pour faire face aux défis à venir. La route vers un système politique assaini et inclusif est encore longue, mais les mesures prises aujourd’hui sont essentielles pour bâtir une démocratie robuste et fonctionnelle en Guinée.

M Bachir Baldé Pour C24News.info