En tant que Président de l’Union des Forces Démocratiques de Guinée (UFDG), j’ai eu l’honneur de participer à la retraite annuelle de l’Union Africaine (UA) et des Nations Unies (NU), dédiée à la promotion de la sécurité et de la stabilité en Afrique. Ces rencontres ont été l’occasion de dialoguer avec des personnalités influentes, notamment Moussa Faki, Président de la Commission de l’UA, M. Leonardo Santos Simão, représentant spécial du Secrétaire général des NU pour l’Afrique de l’Ouest et le Sahel, et M. Ibn Chambas, ancien Président de la Commission de la CEDEAO et membre du Haut Panel de l’UA sur le Soudan.
Les échanges ont été particulièrement fructueux, centrés sur la problématique cruciale du retour à l’ordre constitutionnel en Guinée, ainsi que sur l’avenir des mécanismes de gouvernance et de démocratie dans la région. Dans un contexte politique fragile, il est essentiel de réfléchir collectivement aux moyens d’assurer une transition démocratique durable et pacifique.
Les Défis du Retour à l’Ordre Constitutionnel en Guinée
La Guinée traverse une période de turbulences politiques, marquée par une transition délicate après des années d’instabilité. Lors de nos discussions, nous avons convenu que le retour à l’ordre constitutionnel ne doit pas être une simple formalité, mais un processus inclusif qui implique tous les acteurs politiques et la société civile. Cela nécessite un engagement sincère de la part des autorités de transition pour ouvrir un véritable dialogue.
Il est impératif que les conditions préalables au retour à l’ordre constitutionnel soient clairement définies et respectées. Cela inclut la mise en place d’un cadre électoral transparent, l’assurance de la liberté d’expression, et le respect des droits humains. La communauté internationale doit également jouer un rôle de soutien, en apportant une assistance technique et financière pour faciliter cette transition.
L’Accord Additionnel sur la Démocratie et la Bonne Gouvernance
Un autre point clé de nos discussions a été l’avenir de l’Accord additionnel sur la démocratie et la bonne gouvernance de la CEDEAO. Cet accord est essentiel pour promouvoir des pratiques démocratiques saines au sein des États membres. Nous avons souligné la nécessité de renforcer cet accord, notamment en intégrant des mécanismes de suivi et d’évaluation efficaces.
La question de la réintégration des pays en transition dans les structures de la CEDEAO avant qu’ils n’aient rempli les conditions du retour à l’ordre constitutionnel a suscité des débats. Il est crucial que la CEDEAO maintienne une position ferme sur les principes de démocratie et de bonne gouvernance, tout en offrant des solutions constructives pour accompagner les pays dans leur cheminement vers la stabilité.
La Charte Africaine de la Démocratie et son Importance
Nous avons également examiné la Charte africaine de la démocratie, des élections et de la gouvernance de l’UA, qui constitue un cadre normatif précieux pour la démocratie sur le continent. Les engagements pris par les États signataires doivent être scrupuleusement respectés. L’UA doit intensifier son rôle de surveillance, en s’assurant que les pays respectent les engagements pris lors de l’adoption de cette charte.
Les institutions africaines doivent travailler en synergie pour mettre en place des stratégies permettant d’évaluer les situations politiques dans les pays membres, notamment à travers des missions d’observation électorale. Cela renforcera non seulement la crédibilité de l’UA, mais également celle des processus démocratiques en Afrique.
Vers une Stabilité Durable en Afrique
Les échanges que j’ai eus lors de cette retraite m’ont convaincu que la stabilité en Afrique passe par l’engagement collectif des États, des organisations régionales et de la société civile. L’éradication des causes profondes des conflits nécessite une approche intégrée qui tienne compte des dimensions politiques, économiques et sociales.
Nous avons discuté de l’importance de renforcer la résilience des communautés face aux défis économiques et sociaux. Les investissements dans l’éducation, la santé et l’emploi sont essentiels pour construire des sociétés pacifiques et prospères. Les femmes et les jeunes doivent être au cœur de ces initiatives, car ils sont souvent les plus touchés par les crises et les plus motivés pour apporter des changements.
La retraite annuelle de l’UA et des NU a été une plateforme d’échanges cruciaux sur la promotion de la sécurité et de la stabilité en Afrique. Les défis que nous avons abordés, en particulier ceux liés au retour à l’ordre constitutionnel en Guinée, nécessitent une attention particulière et une action concertée. En tant que leader politique, je m’engage à poursuivre le dialogue avec toutes les parties prenantes et à promouvoir un environnement propice à une transition démocratique réussie.
Il est temps pour nous de construire ensemble un avenir où la démocratie, la bonne gouvernance et les droits humains sont au cœur de nos sociétés. L’Afrique doit se mobiliser pour garantir que chaque citoyen puisse bénéficier des fruits de la paix et de la prospérité, car c’est uniquement à travers la stabilité que nous pourrons réaliser notre plein potentiel collectif.
Youssouf Soumah Pour C24News.info