Un incident inattendu a frappé la scène politique guinéenne, ce week-end, lorsque M. Aliou Bah, président du Mouvement Démocratique Libéral (MoDeL), a été empêché de quitter le territoire guinéen. Alors qu’il se rendait à Freetown, en Sierra Leone, accompagné de son chef de protocole et d’un membre de sa famille pour des raisons personnelles, M. Aliou Bah a été stoppé à la frontière et retenu par les autorités. L’information a été communiquée par la Cellule de Communication du MoDeL, qui a rapidement alerté les autorités suscitant inquiétudes et interrogations.
Cet article revient sur les circonstances de cet événement, les raisons possibles de cette interdiction de sortie, ainsi que les implications politiques et juridiques de cette situation. Il explore également l’impact de cet incident sur les droits civils et politiques en Guinée, ainsi que la réponse du MoDeL et des avocats du président.
Un Incident Inattendu à la Frontière
Les événements se sont déroulés samedi matin, alors que M. Aliou Bah et sa délégation se rendaient à Freetown pour participer à des rendez-vous personnels et traiter un cas social. À leur arrivée à la frontière, ils ont été informés qu’ils ne pouvaient pas franchir la douane et étaient en attente de nouvelles instructions en provenance de Conakry. Rapidement, l’ampleur de l’incident est devenue évidente, et des sources au sein du MoDeL ont confirmé qu’après plusieurs heures d’attente, l’interdiction de quitter le territoire a été formellement émise.À partir de midi, M. Aliou Bah et sa délégation ont été escortés par la gendarmerie guinéenne en direction de Conakry, où ils ont été retenus dans des conditions floues. Les autorités n’ont pas immédiatement fourni d’explications sur les raisons précises de cette interdiction de sortie, et le téléphone personnel du président du MoDeL a été confisqué, laissant ainsi une partie de ses communications sous contrôle de l’État. L’ambiguïté de cette situation a alimenté les spéculations sur les motivations politiques et légales de cette décision.
Les Motivations de l’Interdiction : Une Question Politique ou Juridique ?
L’une des premières questions qui se pose est celle des motivations derrière l’interdiction de sortie du territoire de M. Aliou Bah. Pour beaucoup, cet événement soulève des préoccupations sur la liberté de circulation des citoyens guinéens et, en particulier, des acteurs politiques d’opposition.
Plusieurs hypothèses circulent quant aux raisons qui ont conduit à cette situation. Premièrement, il est possible que cette mesure soit liée à des considérations politiques, dans un contexte où les relations entre
l’opposition et le pouvoir en place sont particulièrement tendues. M. Aliou Bah est une figure de l’opposition guinéenne et, en tant que président du MoDeL, il représente une voix critique vis-à-vis du gouvernement actuel. Dans ce contexte, certains analystes suggèrent que cet incident pourrait être perçu comme une tentative de la part des autorités de limiter la mobilité de ceux qui sont perçus comme des adversaires politiques.
D’autre part, certains évoquent une explication d’ordre administratif ou juridique. Il est possible que l’interdiction de sortie soit liée à des questions légales concernant des procédures judiciaires en cours ou des suspicions d’activités illégales. Toutefois, aucun détail précis n’a été fourni à ce sujet par les autorités officielles, et la situation reste floue.
Cette incertitude alimente un climat de méfiance et de confusion parmi les membres de la société civile et les partisans du MoDeL. La question de savoir si cette interdiction est justifiée sur le plan légal ou si elle relève d’une manœuvre politique reste donc ouverte.
Réactions et Implications sur le Plan Juridique et Politique
L’incident a suscité une réaction immédiate de la part de l’équipe juridique de M. Aliou Bah. Les avocats du président du MoDeL ont été rapidement saisis de la situation et ont commencé à analyser les options légales disponibles. Ils ont notamment déploré l’absence de justification légale formelle pour l’interdiction de sortie, qui semble violer les droits fondamentaux de M. Aliou Bah à la libre circulation et à la protection contre les arrestations arbitraires.
Les avocats ont également souligné la confiscation du téléphone personnel du président, un acte qui pourrait être interprété comme une atteinte à la vie privée et à la liberté de communication. Cette action pourrait, selon eux, être jugée illégale si elle n’est pas accompagnée d’un mandat judiciaire valable.
D’un point de vue politique, cet événement est perçu par de nombreux observateurs comme une tentative de répression de l’opposition. En effet, il intervient dans un contexte où les tensions politiques sont particulièrement vives en Guinée. Le MoDeL, qui milite pour une gouvernance démocratique et un respect des droits de l’homme, voit dans cet incident une atteinte à ses libertés et à celles de ses membres.
De leur côté, les autorités guinéennes n’ont pas encore fait de déclaration officielle sur les raisons de l’interdiction, ce qui renforce le sentiment d’opacité et d’incompréhension qui entoure cet événement. Les partisans de M. Aliou Bah ont exprimé leur solidarité, condamnant ce qu’ils considèrent comme une atteinte aux droits civils et politiques du leader de l’opposition.
L’Enjeu des Libertés Individuelles et Politiques en Guinée
Cet incident soulève une question cruciale concernant les libertés individuelles et politiques en Guinée. L’empêchement de M. Aliou Bah de quitter le territoire met en lumière les tensions entre l’opposition et le gouvernement, et alerte sur les possibles dérives autoritaires dans le pays.
La liberté de circulation est un droit fondamental inscrit dans la Constitution guinéenne et les conventions internationales des droits de l’homme. Ainsi, toute restriction à ce droit doit être strictement encadrée par la loi et justifiée par des raisons légales légitimes. À ce stade, l’absence de transparence sur les raisons de l’interdiction laisse planer un doute légitime sur le respect de ces principes démocratiques.
Cet événement pourrait également avoir des répercussions sur la scène internationale. Les organisations de défense des droits de l’homme et les observateurs internationaux surveilleront de près l’évolution de cette affaire, d’autant plus que l’image de la Guinée en matière de respect des libertés publiques est au centre de l’attention internationale.
Quelles Perspectives pour M. Aliou Bah et le MoDeL ?
L’incident qui a vu M. Aliou Bah empêché de quitter le territoire guinéen est un événement qui suscite de nombreuses interrogations. En attendant des informations plus claires et des justifications officielles, cet incident met en lumière des questions fondamentales sur la liberté de circulation, les droits politiques et les pratiques autoritaires en Guinée.
Le MoDeL, par la voix de son président, continue de dénoncer cette atteinte à ses droits et prépare sa défense juridique pour faire face à cette situation. Le combat pour la transparence et la justice semble être loin d’être terminé, et les développements futurs de cette affaire seront scrutés de près par tous ceux qui se battent pour la préservation des droits fondamentaux et des libertés publiques en Guinée.
M Bachir Baldé Pour c24news.info
Source Cellule de Communication du MoDeL