Le samedi 16 novembre 2024 restera gravé dans la mémoire de la famille Diallo, mais aussi dans celle de nombreux Guinéens, comme une journée tragique, marquée par la perte d’un être cher, Mamadou Djouma Diallo, décédé en raison de ce qui semble être une négligence médicale déplorable. Ce drame a eu lieu devant la porte de l’hôpital Ignace Deen, l’un des établissements de santé les plus importants de la capitale Conakry, et soulève de sérieuses interrogations sur la qualité des soins et le système de santé en Guinée.
L’histoire tragique de Mamadou Djouma Diallo fait écho à une problématique plus large qui touche le secteur de la santé en Guinée. En dépit des efforts considérables du gouvernement actuel pour améliorer les infrastructures hospitalières et la formation des médecins, la question de la négligence et du manque de professionnalisme dans certains établissements de santé reste un sujet préoccupant. La famille de Mamadou Djouma Diallo, qui a perdu son proche sans avoir pu lui prodiguer les soins nécessaires, s’insurge contre ce qui semble être une défaillance systémique dans le secteur médical guinéen.
Une tragédie évitable : la mort de Mamadou Djouma Diallo
Selon les témoignages des proches et des témoins présents sur place, Mamadou Djouma Diallo est arrivé à l’hôpital Ignace Deen dans un état grave, souffrant visiblement d’une urgence médicale nécessitant des soins immédiats. Pourtant, il n’a pas été admis à temps, et malgré la situation critique, il a été laissé à l’extérieur de l’hôpital, faute de prise en charge. Les raisons exactes de cette négligence restent floues, mais le fait est que Mamadou Djouma Diallo a succombé à sa maladie avant même d’avoir eu la chance de recevoir les soins nécessaires pour sa survie.
Le manque de réactivité et la lenteur du traitement sont devenus des sujets de débat public, avec de nombreuses personnes exprimant leur colère et leur désespoir face à cette situation. Comment un hôpital d’une capitale comme Conakry, censé offrir des services médicaux de qualité, peut-il laisser un patient mourir devant sa porte, sans que personne ne vienne en aide ? Cette tragédie révèle des failles profondes dans le système de santé guinéen et met en lumière une crise de confiance entre la population et les établissements médicaux.
Les efforts du gouvernement en matière de santé
Le gouvernement guinéen, sous la direction du président Mamadi Doumbouya, a fait des efforts importants pour réformer le secteur de la santé, notamment en mettant l’accent sur la formation des médecins, l’amélioration des infrastructures hospitalières et l’augmentation de la prise en charge des maladies. Des projets de modernisation ont été lancés pour renforcer le système de santé du pays, et plusieurs centres de santé ont été rénovés et équipés de matériel médical de pointe.
Cependant, ces efforts semblent insuffisants pour résoudre les problèmes de négligence et de mauvaise gestion au sein de certaines structures hospitalières. La situation actuelle montre qu’il existe encore de nombreuses barrières à la fourniture de soins de qualité. L’une des causes les plus fréquemment évoquées est la mauvaise gestion interne des hôpitaux, le manque de personnel qualifié, ainsi que des problèmes structurels tels que la saturation des hôpitaux et la pénurie de médicaments.
Bien que des progrès aient été réalisés, comme l’amélioration des infrastructures et des formations destinées aux professionnels de santé, le cas de Mamadou Djouma Diallo illustre qu’il reste encore des lacunes majeures à combler. Les efforts du gouvernement pour renforcer le système de santé ne sont pas suffisants si les services de santé de base, comme l’accueil et la prise en charge rapide des patients, ne sont pas correctement organisés et supervisés.
Les défaillances du système hospitalier : une question de responsabilité
L’incident tragique survenu à l’hôpital Ignace Deen soulève une question de responsabilité. Les autorités sanitaires du pays sont-elles suffisamment rigoureuses dans le contrôle des pratiques médicales et dans la gestion des établissements de santé ? L’absence de réactivité des médecins et du personnel hospitalier dans ce cas précis laisse penser qu’une forme de négligence, voire de mépris, a été observée.
Le système de santé guinéen a besoin d’une révision complète des procédures et des mécanismes de contrôle. Si le gouvernement guinéen a mis en place des réformes et des investissements pour améliorer l’accès aux soins, il est également crucial que des mesures strictes soient prises pour sanctionner toute forme de négligence et renforcer la responsabilisation des médecins et du personnel soignant. Les autorités sanitaires doivent garantir que les patients reçoivent des soins de qualité, surtout dans les situations d’urgence, où chaque minute compte.
Suite à la mort de Mamadou Djouma Diallo, plusieurs médecins de l’hôpital Ignace Deen ont été arrêtés pour des enquêtes en cours. Ces enquêtes devraient permettre de déterminer les causes exactes de la négligence et de la mort de ce patient, mais aussi de poser les bases d’une réévaluation complète du fonctionnement des hôpitaux publics en Guinée.
Le rôle des médecins : un appel à l’éthique et à la déontologie
Le cas de Mamadou Djouma Diallo soulève également des questions sur l’éthique professionnelle et la déontologie des médecins en Guinée. Un médecin doit toujours être un rempart pour la vie, et sa mission est de sauver des vies, non de les laisser se perdre dans l’inaction ou la négligence. Les médecins, au-delà de leur formation technique, ont une grande responsabilité morale envers leurs patients. Le respect de cette responsabilité est essentiel pour le bon fonctionnement du système de santé.
Les médecins qui ne respectent pas leur devoir de soin doivent être tenus pour responsables, et des sanctions appropriées doivent être prises. Le gouvernement guinéen, tout en continuant d’investir dans la formation et l’équipement médical, doit également s’assurer que des normes de qualité et d’éthique rigoureuses soient imposées et respectées à tous les niveaux.
Un défi à surmonter
Le décès tragique de Mamadou Djouma Diallo est un triste rappel des failles qui existent encore dans le système de santé guinéen. Si le gouvernement a fait des progrès notables en matière de réformes et d’investissements dans la santé, il est évident que des efforts supplémentaires sont nécessaires pour garantir que chaque citoyen guinéen puisse recevoir les soins appropriés en cas d’urgence. La tragédie survenue à l’hôpital Ignace Deen montre que des réformes doivent non seulement se concentrer sur les infrastructures et la formation, mais aussi sur le renforcement de l’éthique et de la responsabilité au sein du personnel médical.
Des enquêtes sont en cours pour déterminer les responsables et éviter que de tels incidents ne se reproduisent. Cependant, la question de la qualité des soins et de la prise en charge médicale reste une préoccupation majeure pour la population guinéenne. Le gouvernement et les autorités sanitaires devront redoubler d’efforts pour restaurer la confiance du public et garantir des soins médicaux dignes de ce nom pour tous. La tragédie de Mamadou Djouma Diallo ne doit pas être oubliée, mais servir de leçon pour l’avenir.
M Bachir Baldé Pour C24news.info